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J'accuse Dieu contre crime contre l'humanité!

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Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison.

Matthieu, XIII, 57 de

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Pour certains hommes, l’accusé aurait presque fait passer Hitler, Staline et les autres pour des enfants de chœur. Ces mauvaises langues disaient même que ces dictateurs n’étaient que ses suppôts, des marionnettes agissant sous ses ordres.


Bien entendu, chaque personne un peu sensée savait que ces propos étaient grossièrement exagérés. Cependant tout le monde avait contre lui la rage au cœur. D’en haut, Il avait regardé se dérouler toute l’histoire de l’humanité sans bouger d’un poil. Et aujourd’hui, à l’aube de la fin du monde, les hommes avaient décidé de le juger.


Qui ça ?

...Dieu...


- Dieu ? demanda une jeune colombe posée sur le rebord de la fenêtre du tribunal. Celui qui a fait l’homme à son image ?

- Oui celui-là, répondit l’abeille.

- Mais alors...réfléchit l’oiseau, est-ce le procès de Dieu ou celui des Hommes ?


Pour ce jour historique donc, toute l’humanité était présente dans la salle d’audience.


Cette dernière n’était pas immensément grande mais suffisamment pour faire entrer tout le monde.


Il faut dire qu’il ne restait plus grand monde sur terre. Entre les guerres, les épidémies, l'arrivée des robots et les transformations de l’ADN, les humains étaient tombés comme des mouches sans pouvoir se reproduire en nombre.


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Quel profit aurait l'homme quand il gagnerait l'univers si c'est au détriment de son âme ?

Matthieu, XVI, 26

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Le début de la chute avait commencé dans les années 2000 quand deux femmes scientifiques avaient eu la « géniale idée » de mettre au point un outil dévastateur. Il consistait à « couper » l’ADN pour remplacer ce qu'il pouvait avoir de défectueux. CRISPR qu’elles l'avaient appelé.


Personne, à part dans le monde scientifique, n’avait vraiment porté attention à cette arme terrible.


Terrible ?

Oui terrible !


Car bien entendu quelques sociétés malveillantes avaient eu la formidable idée d’acheter le concept. Elles avaient, grâce au CRIPSR, ouvert des centres à « humain parfait » pour agir directement sur l’embryon.


La boîte de Pandore s’était ouverte à ce moment-là sans que personne y prête véritablement attention. Si bien qu’on était revenu bêtement à une forme d’eugénisme. Et le propre de l’eugénisme est de créer une population fragile.


Donc, pour faire vivre ces humains plus longtemps, on les avait robotisés. Hélas, ils agissaient de plus en plus comme des machines et, progressivement, ils avaient perdu toute forme de spiritualité.


Il leur restait quelques vagues notions de plaisir. Pour pallier à leur morosité, les chercheurs avaient cependant trouvé une pilule bonheur. Grâce à elle, ils pouvaient à nouveaux ressentir

quelques émotions.


Finalement, la seule chose qu’il leur restait de leurs racines, c’était celui qui allait bientôt entrer dans le box des accusés.


Et ses racines soit « on-les-aime, soit on-les-haine ».

Ils avaient opté pour la solution de facilité, la deuxième.


Tous les Hommes assis dans la salle d’audience se demandèrent si l’accusé n’allait pas leur faire faux bon au dernier moment.


Alors, quand la porte s’ouvrit, il y eut un silence de mort. Tout le monde fut sidéré par son apparence. Pas vraiment petit, pas vraiment grand. Jean, pull, baskets, dieu avançait tête baissée. On aurait presque pu le prendre pour un type ordinaire. Jusqu’au box des accusés, il marcha puis s’assit.


Certains dans l’assemblée se mirent à douter :


«  Mais enfin, ce n’est pas lui ! De qui se moque-t-on ? »


A ces mots, Dieu releva brutalement la tête et balaya l’assemblée de son regard.

Au fond de ses yeux noirs, il y avait des milliards et des milliards d’étoiles.


Ses yeux exprimaient l’infini.

Il y avait dedans le tout et le néant.

C'était à la fois terrifiant et fascinant.


L’assemblée se tut instantanément.

Certains quittèrent même la salle.

Une femme tomba dans les pommes.


Seul un petit bébé (un des derniers) lui adressa un joyeux sourire. Dieu lui envoya des baisers de lumière et l’enfant s’endormit.


Dehors, les animaux arrivaient en nombre. Contrairement à l’arche de Noé, la plupart d’entre eux étaient seuls dans leur genre.


Une Girafe passa sa tête par une fenêtre. Sur son dos, une oie et une chèvre sautaient à tour de rôle pour essayer de voir ce qu’il se passait à l’intérieur.


D’en bas, les autres demandaient :


- Il est là, Dieu ?

- Oui, répondait la girafe.

- Et alors, quelle tête il fait ?

- Il fait, répliquait sur un ton monotone la grande.

- Et les hommes, ils font quoi ?

- Les hommes ?... Eh bien ma foi, ils étaient malvoyants, ils sont en train de devenir aveugles.


Une pie qui survolait l’assemblée criait :


« Mes Frères, ne nous laissons pas faire ! Halte au racisme ! Et pourquoi n’aurions-nous pas le droit d’entrer dans la salle du tribunal ? Frères, eux aussi sont des animaux... Des animaux de haine... »


Tandis qu’un vent de révolte soufflait dans l’air, tout autour, du lierre commençait à sortir de terre.


Doucement, sans un bruit, le végétal rampait, progressait, envahissait l’espace.


Pendant ce temps-là, le président lut les chefs d’accusation :


« Dieu, vous êtes accusé de crimes contre l’humanité. Je précise à l’assemblée que vous avez refusé d’être défendu. Nous allons donc ouvrir maintenant la séance.


Les hommes, les uns après les autres, venaient témoigner. Tous les maux de la terre furent évoqués. Plus ils parlaient et plus les visages se transformaient. Sous l’effet de la haine et de la colère, les hommes devenaient monstrueux.


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Là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.

Luc, XII, 34

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Pendant de longues heures, Dieu écouta, le visage fermé mais les yeux brillants.

Il ne bougea pas, il ne parla pas.


Jusqu’au moment où une femme vint à la barre. Elle avait l’air épuisé. Elle regarda Dieu et lui dit simplement :


« A cause de vous, j’ai perdu mon cœur... »


Tandis qu’une larme coulait sur la joue de l'homme divin, dehors une première goutte frappa le sol.


Seuls les Animaux et le végétal comprirent qu’il était temps de partir.

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Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent.

Epîtres de saint Paul, aux Romains, XII, 15

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Dieu alors ouvrit enfin la bouche :


- Hommes, je vous entends, je vous comprends. Longtemps, je vous ai haïs... moi aussi. Longtemps je vous ai maudits. Mais aujourd’hui, enfin, j’ai compris. Je vous ai créés à mon image parce que je pensais naïvement vous offrir la liberté. La liberté de choisir. La liberté de créer, de vous surpasser, de vous transcender. Là a été ma plus grande faute.


Et plus Dieu se confiait et plus Dieu pleurait...

...et plus il pleurait, plus la pluie tombait.


Dehors le vent soufflait....

Les arbres s’envolaient.

Les océans déchaînés commençaient à déborder et la terre... pauvre jolie terre, tremblait.


Curieusement, à l’intérieur du tribunal, personne n’avait remarqué ce qui se jouait. Sans doute parce qu’ils étaient tous déconnectés de ce qui faisait autrefois leur humanité.


Et Dieu, entre deux sanglots, continua :


- Mes Frères, je vous demande pardon... Je crois que je perds la raison.


Alors, le petit enfant que Dieu avait endormi par un baiser se réveilla. Tout en s’étirant, il prit quelques centimètres. En quelques minutes à peine, il avait dix ans.


- Il se leva, s’approcha de Dieu, lui prit la main et dit :

- Tu viens ? Si tu as perdu la raison, moi je te ramène à la maison.


A ces mots, un bruit assourdissant résonna à l’intérieur du tribunal. Les murs tremblèrent, le sol se fissura. Les hommes se regardèrent horrifiés. Qu’allait-il se passer ?


L’enfant leur envoya un baiser et l’eau s’engouffra à l’intérieur du tribunal.


Quelques secondes après l’humanité était noyée.


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Job 22:16 Ils ont été emportés avant le temps, Ils ont eu la durée d’un torrent qui s’écoule

Jean 4:14 Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.

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Là, au milieu des flots naquit l’Esprit nouveau...



Explication de texte pour ceux que cela intéresse :


Je précise que je ne vois pas Dieu au sens religieux mais plutôt sous une forme « d’entité philosophique » qui ouvrirait une porte à « l’ésotérisme » dans sa forme originelle.


Quelques explications symboliques :


DIEU : Dieu dans le texte ne porte pas de majuscule quand il entre dans le tribunal. Pourquoi ? Simplement pour montrer qu’il entre, humble, devant les Hommes.


LA COLOMBE : Outre le fait qu’elle porte la bonne nouvelle à Noé, elle symbolise aussi l’amour, la paix et la douceur. De plus, elle représente le Saint Esprit. Dans l’Annonciation, dans les représentations de la Trinité, les sept dons (sagesse, raison, force, bon conseil, savoir, piété et crainte de Dieu) sont représentés par des colombes. Dans le texte, c’est celle qui va rappeler ce qui est capital : « Dieu a fait l’homme à son image ». L’oiseau de paix tente ici de faire comprendre aux hommes l’aberration qui se joue au cœur même du tribunal.


L’ABEILLE : En occident, l’abeille est aussi appelé oiseau de Dieu. Elle est le symbole de l’âme et de la clémence divine. Dans le texte, c’est comme si Dieu parlait à travers elle.


LA GIRAFE : L’animal au long cou symbolise celle qui a la hauteur d’Esprit. L’Esprit (au sens philosophique) qui est en fait, le fil rouge du texte. La girafe, par son long cou, voit loin. Elle peut prédire l’avenir et prévenir les autres animaux qu’il est temps de fuir. Elle est messagère.


L’OIE : Chez les Égyptiens et chez les chinois, l’oie est porteuse de l’œuf cosmique. Elle symbolise aussi le Ying et le Yang. Chez les grecs, j’ai découvert qu’elle était associée à Aphrodite. Pour les symbolistes, les oies sont liées à la transcendance et leur mission consisterait à mettre en contact ce qui est immanent et ce qui est transcendant. Il est donc logique de la trouver sur le dos de la girafe... Aux premières loges !


LA CHEVRE : Dans la Grèce Antique, Amalthée est une chèvre qui allaitait Zeus. Dans la symbolique chrétienne, l’interprétation allégorique de la chèvre (qui aime grimper en haut de montagnes) pourrait être celle qui, comme les apôtres et les prophètes, engage à une ascension spirituelle.


LA PIE : C’est celle qui bavarde, qui chaparde... Bref, il en fallait bien une pour tenter d’attiser la colère, la haine... Mais visiblement, les animaux dans le texte ne l’écoutent pas.


L’EAU : L’eau enfin... La source de vie. Elle symbolise aussi les couches les plus profondes de l’inconscient. Dans le texte, serait-elle une des couches profondes de l’inconscient de l’humanité ?


Une chose est certaine, elle est associée à la spiritualité.


C’est pourquoi, même si la lecture première du texte peut paraître négative, elle est en réalité extrêmement positive. L’eau, c’est la spiritualité qui triomphe. L’eau, c’est la vie qui recommence. C’est celle qui lave les « péchés ».


Finalement Dieu dans ce texte aura donné la preuve de son amour ultime pour les hommes en acceptant de pleurer devant eux. Et en se repentant, il lave les péchés et la vie renaît grâce à la spiritualité.

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