Je crois que la plus belle vie que j’aie vécue, c’est quand j’étais un arbre.
Laissez-moi vous raconter …
Dans cette vie-là, je n’avais pas besoin de paraître, ni d’avoir. « J’étais » tout simplement.
Quand on est arbre, on se moque des questions existentielles car on porte la connaissance en soi !Les pensées sont inutiles puisqu’on a et qu’on est l’essentiel.
Qu’est-ce que l’essentiel ?
L’essentiel n’est pas de comprendre qu’on est le résultat de la vie, d’être la vie et qu’on peut la générer, c’est d’en avoir conscience, bien au delà de la conscience.
L’arbre n’a besoin ni d’habit, ni de parure. Le mot naturel a été, je le pense, inventé pour lui.
Quand on est un arbre, on ne pose pas la question du temps qui passe, on pousse, on grandit lentement, millimètre par millimètre. On se réjouit de tout… du soleil comme de la pluie.
Être arbre, c’est se sentir vivant de la pointe de ses racines, jusqu’au bout de ses feuilles.
Quand j’étais arbre, j’étais un élément qui vibrait à chaque ondulation que l’immensité dans laquelle je me trouvais m’envoyait.
Sans savoir, je savais.
Sans avoir vu, je voyais.
J’étais pleinement intégré dans un ensemble. J’étais en parfaite symbiose avec mon environnement. L’air, l’eau et la terre étaient ma nourriture et le feu était mon sang…
Vous vous demandez certainement comment le feu peut brûler dans un arbre ? Votre questionnement est légitime puisque vous raisonnez en humain. Mais je vous promets que si vous étiez un végétal, vous ne trouveriez pas cette idée incongrue.
Le feu qui coule dans les veines d’un arbre est une énergie puissante qui parcourt l’ensemble de son être et qui irradie tout autour de lui.
Il me suffit de fermer les yeux quelques instants pour ressentir à nouveau cette chaleur si singulière qui me parcourait.Je la sentais remonter du fin fond de la terre et,par un étrange procédé que je ne saurais vous expliquer, s’infiltrait dans mes racines.
Une alchimie prodigieuse se produisait et cette énergie se transformait en lave miraculeuse qui grimpait doucement à l’intérieur de mon tronc.
Elle se frayait un passage en empruntant une multitude de veines longues et microcosmiques. Arrivée à la naissance de mes branches, elle se répandait en elles, allant jusqu’ au bout de mes feuilles frémissantes.
Quand j’étais un arbre, je ressentais une force phénoménale et je crois que d’ailleurs, quelques sages qui savaient me regarder la percevaient quand ils posaient leurs mains sur mon manteau d’écorce.
Quand j’étais arbre, j’aimais les caresses du vent.
Tantôt doux, tantôt violent, il me faisait vibrer et danser. Parfois, quand il se déchaînait, mes branches se pliaient ou cassaient. Mais jamais je n’ai ressenti colère ou tristesse. Ce n’était pas de la résignation ou de la soumission, j’étais bien au-delà de ça. J’acceptais que les éléments s’expriment comme ils le souhaitaient car je comprenais intrinsèquement qu’on ne peut échapper à son destin.
Quand on est arbre, on sait fondamentalement que chaque chose, chaque événement à sa raison d’être et d’exister. C’est ainsi.
Je pourrais vous parler de ma condition d’arbre pendant des heures et des heures tant l’expérience est riche et épanouissante. Mais le mieux encore, c’est que vous l’expérimentiez vous-même.
Pour cela, allez en forêt. Regardez autour de vous et choisissez l’arbre qui vous plaît. Asseyez-vous sur le sol, placez vos mains sur ses racines, chassez toutes pensées.
Si vous vous laissez aller, alors vous verrez…
Et si vous avez de la chance dans votre expérience, vous comprendrez pourquoi l’humain est obligé de penser et à quel point il est limité…
Bon voyage ! …
Un texte, cela ne devrait pas te surprendre, auquel j’adhère à 100 % ! J'ai bien des choses à dire, mais ce n'est pas le lieu. (Je t'envoie une nouvelle sur ce thème). Je me contente de te remercier pour cette invitation à puiser l'énergie d'un arbre. C'est un lieu commun: se placer en harmonie avec la nature, le cosmos.
Bises d'un ami !