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Laura et l'agneau

Dans la chaleur accablante de cette soirée d’été, étendue au bord de sa piscine, Laura s’ennuyait. Elle n’avait envie de rien sauf, peut être, s’amuser des formes étranges que dessinaient les fumées de sa cigarette.


Soudain, elle pensa à Antoine, son mari. Ça faisait plus de quinze jours qu’il était parti en voyage d’affaires. Il lui manquait. Ou plus précisément, son corps lui manquait.Sans doute était-il dans les bras d’une autre... Elle espéra qu' au moins, celle-ci était belle et qu’il ramènerait avec lui des histoires savoureuses à lui raconter.


L’idée que son mari puisse jouir pendant qu’elle subissait cet ennui mortel lui donna envie de jardiner.


Mortel...

Mortel?

Mortel !


Elle se leva et appela Hector son homme à tout faire.

Hector, tel un docile Doberman, arriva.


Elle se colla contre lui et tandis qu’elle caressait son sexe dressé, elle lui chuchota à l’oreille :


- Mon cher Hector, je crois que demain nous allons planter un nouveau rosier. Soyez aimable de préparer un trou... un très grand trou, si vous voyez ce que je veux dire.


Hector, les yeux brillants, s’approcha de la nuque de sa maîtresse et s’enivra de son parfum fleuri. Elle le laissa faire puis le repoussa. Il tenta tout de même une dernière approche en lui demandant si elle avait besoin d’aide pour se préparer.


Elle répondit que même si le rôle d’un jardinier était de soigner les jolies roses, elle n’aimerait pas que ses mains soient écorchées par des épines aiguisées.

Le jardinier n’insista pas, alla chercher ses outils et se mit au labeur. Il avait l'habitude, le trou devait être long et profond.


Pendant ce temps, Laura avait regagné sa chambre. Là, elle plongea sa main dans une cage et en sortit une souris. Elle l’emporta avec elle sur sa coiffeuse et sous une cloche en verre, libéra le rongeur en chantonnant.


L’animal tenta de s’échapper par tous les moyens. Il griffa, renifla, essaya de pousser cette prison de verre avec ses minuscule petites pattes mais rien n’y fit. Le globe, trop lourd, ne bougea pas d’un millimètre.


Tandis que la souris tremblait, Laura prit sa brosse et peigna ses longs cheveux bruns. Elle mit quelques gouttes de parfum au creux de ses reins, au centre de ses seins, puis alluma une bougie. Ensuite, tout alla très vite : Elle souleva la cloche en verre, saisit la petite bête terrorisée entre ses mains et récita une incantation en latin.


L’animal se débattait. Il avait si peur que, paraît-il, les anges entendirent les battements de son cœur affolés. Le tonnerre au loin gronda pour la première fois...


La fenêtre de la chambre de Laura s’ouvrit brutalement. Un vent violent pénétra avec fracas dans la pièce. Fous, les rideaux de lin blancs s’envolèrent. Ils ressemblaient à des fantômes excités.


Les yeux de Laura brillèrent d’une étrange lumière... Elle saisit alors une longue et fine aiguille à cheveux et, avec une haine indescriptible, creva les deux minuscules petits yeux de l’animal. La souris hurla et, sous l’effet de la douleur, succomba. Le sang de l’animal gicla sur le cou et les lèvres de Laura.

Elle s’empressa de passer sa langue pour les lécher.


Un désir fou monta en elle...


Les mains pleines de sang, elle se masturba doucement, longuement... Et quand enfin elle sentit que son plaisir allait jaillir de sa bouche, elle reprit le contrôle d’elle-même et cessa sur le champ. Il n’était pas question qu’elle gâche une once de son plaisir alors que l’agneau n’était pas encore arrivé.

Il n’allait pas tarder à sonner, il fallait que son envie soit intacte pour lui.


Au même moment, non loin de là, Simon, au volant de sa voiture, se réjouissait de regagner Paris. Il allait rejoindre sa famille et manger sûrement, dans quelques heures, un bon gigot d’agneau que sa mère aurait cuisiné. Son ventre, alléché, gargouilla.


Soudain, il entendit une bête crier. On aurait dit un petit animal,de type rongeur. C’était un cri strident qui le glaça. Les poils de ses bras se hérissèrent et il eut un frisson. Avait-il rêvé ? Y avait-il une bête dans sa voiture ? Ce n’était pas possible...

Pas le temps de réfléchir à la question qu’un éclair fusa brutalement à travers le ciel sombre. Il sursauta et quand son moteur se mit à tousser, il souffla d’exaspération. Une fumée s’échappa à l’arrière et le véhicule enfin s’arrêta net sur la route de campagne.


Son premier réflexe fut de saisir son téléphone. Malheureusement, il n’y avait aucun réseau. Il se dit qu’il n’avait plus qu’une solution : Demander de l’aide aux propriétaires de la grande demeure qu’il venait de croiser. Il marcha pendant un bon kilomètre. Tout le long de la route, le silence qui régnait l’angoissa. Aucune voiture, aucun oiseau... même le vent s’était calmé. Seuls les nuages noirs avançaient. Sans qu’il comprenne véritablement pourquoi, son ventre se noua, sa gorge se serra.


Enfin il arriva à la demeure bourgeoise et s’engagea dans l’allée. Il avait chaud... Trop chaud...


D’abord, il fut surpris par la beauté des rosiers qui bordaient le chemin. Les fleurs étaient toutes plus belles les unes que les autres et le panaché de couleurs était magnifique. Il s’approcha de l’une d’elle pour inhaler son parfum.


Subtil, délicat, entêtant...

Immédiatement, il fut enivré.

Il succomba au charme des roses et voulut même les caresser. Elles ne se laissèrent pas faire et une épine se planta aussi sec dans sa main. Il saigna...

La douleur fut si vive qu’elle se porta droit au cœur. Une voix faible, venant d'on ne sait où, lui chuchota de fuir tant qu’il en était encore temps. Mais il ne l’écouta pas et continua à aspirer ses gouttes de sang.


Il se retourna et tomba nez à nez avec une femme d’une immense beauté. Il fut saisit par son regard noir de jais, par ses lèvres charnues, roses nacrées. A travers sa longue robe soyeuse, il devina une silhouette frêle et légère. Il tenta d’articuler trois mots pour expliquer la situation en essayant de détourner son regard des petits seins qui pointaient sous le tissu. Elle le regardait, amusée, et lui proposa de visiter son jardin.


Le piège se refermait sur l’agneau...

Laura, perverse aux yeux de feu, ondula devant lui.


Plus il avançait et plus il était envouté par cette femme. Il était charmé par la façon dont elle avait relevé ses cheveux dans lesquels elle avait glissé quelques bleuets. Il contemplait sa nuque longue et fine. Quant à la peau diaphane de son épaule nue, elle lui donnait envie de l’effleurer. Il imagina un instant cette peau douce sous ses doigts... il banda.


Embarrassé de son impudeur, le jeune homme se raisonna et tenta d’échanger quelques mots sérieux pour calmer ses ardeurs. Laura fit mine de n’avoir rien remarqué et lui proposa de se désaltérer. Il répondit qu’il ne voulait pas la déranger. Mais Laura usa de son charme pour le convaincre de rester. Elle fit une moue si séduisante que Simon n’eut pas le courage de s’en aller.


Hector, fidèle larbin, apporta sur un plateau une bouteille de vin et deux verres en cristal de bohème. Lui aussi bandait...


Simon accepta un verre, puis deux, puis trois. Ils parlèrent de tout... de rien... A chaque fois que Laura ouvrait la bouche, il accueillait ses mots comme des baisers sucrés.


Si bien que quand elle lui proposa de s’allonger par terre, Simon se laissa faire.


Il lui avoua qu’il avait été sidéré par les fleurs qui bordaient l’allée et lui demanda si elle avait un secret pour avoir de si beaux rosiers.

Elle sourit, passa amoureusement sa main sous sa chemise et, tout en le caressant, lui chuchota au creux de l’oreille que demain matin, promis-juré, elle lui révélerait son secret. Le frôlement de la main de Laura était un délice. Quelques frissons exquis lui parcoururent tout le corps. Laura déposa quelques baisers par-ci par-là.


Sous leurs corps étendus, une étrange mousse sortit de terre pour former un matelas végétal confortable pour leurs ébats.


Ensorcelé, Simon oublia tout de sa vie. Il succomba avec délice au charme de la belle. Il vit sa main ôter la robe de soie, puis caresser ses seins et ses jolies fesses rebondies. Il y glissa un doigt ; la belle gémit. Il recommença, encore et encore...Puis il se mit  à la manger, la dévorer, la baiser. L’intérieur de ses cuisses était particulièrement excitant. Il la mordit presque jusqu’au sang. Laura adora et, dans un murmure, en redemanda.


Il n’avait plus qu’une idée en tête : La prendre brutalement.


Alors que Laura laissait échapper de ses lèvres ardentes quelques soupirs de plaisir, il glissa, sans ménagement, son membre dur et dressé en elle. Son étroit bassin se souleva et il la domina quelques instants...


L’orage éclata.


Un déluge se déversa sur les deux corps nus qui s’unissaient. Plus la pluie tombait, plus les éclairs fusaient, plus Simon devenait fou. Jamais il n’avait éprouvé un tel plaisir. Un feu brûlant envahit tout son être comme s’il était au cœur d’un volcan monstrueux.


Laura alors, dans une rage folle, le rejeta en arrière et il retomba sur le dos. Elle saisit son sexe entre ses mains fragiles et le suça longuement, doucement. Il sentit sa langue monter et descendre sur sa verge gonflée.Cette bouche était merveilleuse. Machiavéliquement divine!


Derrière un buisson, Hector qui avait fini de creuser, observait la scène tout en ayant une main sur sa verge gonflée. Il se branlait de plus en plus fort, de plus en plus vite... Il adorait voir sa maîtresse baiser les jeunes agneaux ignorants.


Alors que les deux amants se laissaient aller au plaisir, des lianes d'herbes étranges sortirent de terre et se glissèrent jusqu’au poignets et chevilles de Simon. En quelques secondes à peine, il fut attaché à la terre. Sous lui, le sol trembla, mais son état d’excitation était tel qu’il n’y prêta aucune attention.


Tandis que le prisonnier exultait sous la pluie battante, Laura se mit à califourchon et introduisit le membre de son amant au plus profond d’elle. Le plaisir qu’il ressentait dépassait tout ce qu’il avait pu imaginer.


Au fond du regard de Laura, doucement, tous les feux de l’enfer remontaient à la surface.


Simon, subjugué par ce qu’il voyait, regardait cette démone danser sur son ventre. Alors qu’il jouissait, alors qu’il se perdait, toutes sortes d’insectes sortirent de terre. En quelques minutes, le dos de Laura grouillait de vers, de cafards et de fourmis.


L’orage violent secoua les branches des arbres. On aurait dit que des créatures démoniaques avaient pris possession des lieux. Les rosiers de l’allée laissèrent échapper des cris effrayants.


Simon revint à lui et découvrit qu’il était prisonnier. Son corps entier n’était plus que souffrance. Plus moyen de bouger. Il s’aperçut alors que Laura et lui étaient recouverts d’insectes grouillants.


Il voulut hurler mais aucun son ne sortit de sa bouche.

Une force invisible avait paralysé tous ses membres.


La furie, sur lui, jouissait...

Laura le violait.


Petit à petit la beauté de Laura disparaissait et les traits d’une vielle femme commençaient à se dessiner.


Laura, créature monstrueuse, rit alors à gorge déployée quand elle constata que le pauvre Simon pleurait comme un petit gamin apeuré.

Là, elle approcha sa bouche de sa jugulaire et y planta ses dents.


L’agneau sanglotant fut saigné.

Laura ne perdit aune goutte de son sang.

Elle s’abreuva encore et encore.


Quand le corps du jeune homme cessa de tressauter, elle se leva et appela Hector qui venait d'éjaculer.

Il était temps de se rhabiller et de planter un nouveau rosier...

Simon finirait donc dans l’allée et connaîtrait enfin le fameux secret des rosiers.




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