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Je te haine!

Tel un bateau voguant vers l’horizon, ton visage s’efface doucement de ma mémoire. Mais parfois, lorsque le vent souffle vers la côte et qu’il me ramène les effluves de ton parfum, les images me reviennent... intactes, violentes.


Je te revois franchir le pas de ma porte et me dire : « Je vais partir. »

Ce jour-là, vois-tu, la terre a tremblé sous mes pieds. Sans mentir, j’ai cru que j’allais mourir.


Le tonnerre s’est mit gronder et, dans les profondeurs de mon cœur se sont abattu des milliers de pleurs.


Mon amour, mon tendre, mon adoré, pourquoi m’as-tu quitté ?


Pourtant je t’ai supplié mais tu n’as rien écouté.

Sans te retourner, tu es parti.


Sur le sol carrelé, je me suis effondrée.


Tel un animal meurtri, j’ai hurlé, pleuré... J’aurais voulu détruire ce corps qui t’a tant aimé.


Puis je me suis calmée et j’ai prié pour que tu ne partes jamais.

Je n’ai pas été exaucée.


Pire, libre comme l’air, tu es parti faire l’amour à la mer.

Tu es parti vite et fier.


Tu m’avais aimée, tu allais l’adorer.

Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à te détester.


Au moment où tu as amarré ton bateau, je suis montée là-haut.

De la chambre à coucher, j’ai regardé les flots. J’étais tellement effondrée que j’ai pensé à me défenestrer.


Mais quand mes larmes ont cessé de couler, j’ai regardé mes mains. Celles qui t’avaient si souvent caressé auraient pu t’étrangler. Je te jure que j’ai regretté de ne pas t’avoir tué.


Au moins, j’aurais pu t’enterrer dans le cimetière du coin.


Chaque jour, moi la veuve éplorée, sur ta tombe je me serais couchée. Cent fois, j’aurais préféré me caresser sur le marbre froid que de vivre sans toi.

Jamais je ne pourrai t’oublier.


Jamais.


Il me suffit de fermer les yeux pour sentir la morsure de tes baisers.

Le soir, quand je pars rêver, je sais que je vais te retrouver.

En plein cœur de mes rêves, nos corps se mêlent.

Je plonge dans l’océan de tes yeux bleus dans un songe fougueux .

Là, en toi, il n’y a plus de haut, ni de bas, juste nos ébats et un cœur qui bat. Le tien, le mien qui ne font plus qu’un.


Nos sens en éveil attirent le soleil.

Sur tes cheveux argentés scintille la voie lactée.


Mon amour, mon tendre mon adoré, pourquoi m’as-tu quitté ?


En fait, je le sais... c’est pour cette mer que tu m’as laissé.


Je te sais sur ton bateau, voguant sur les flots, écoutant cheveux au vent le chant des sirènes et des baleines.


Puis, je t’imagine, hypnotisé, plonger dans cette eau glacée.

Mais vois-tu mon adoré, je sais qu’au moment où tes poumons exploseront, tu n’auras plus qu’une envie : Te sentir en moi pour retrouver la vie.


Tandis que pour toi, j’entendrai sonner le glas, tu me regretteras.

J’espère que tu souffriras.


Mon amour, mon tendre, mon adoré, je crois que je t’ai trop aimé.

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