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Introspection


Récemment, j’ai dit à une personne : « Regardez-vous… Découvrez qui vous êtes ! »

La personne m’a répondu direct, presque choquée : « Ça ne m’intéresse pas ! Ma « petite personne » n’est pas intéressante et puis se regarder est un acte égocentrique.

Conclusion : Se regarder serait faire un « gros péché » de narcissisme. En fait, il y a à la base une grosse incompréhension et je vais un peu loin développer.

Narcissiste : Nombriliste, égoïste, vaniteux, personnel, présomptueux. Rien que ça !

Pour ma part, je pense que ne pas vouloir se regarder cache une attitude un peu orgueilleuse. Mais il peut y avoir d’autres raisons à ne pas vouloir se regarder. En voici quelques-unes :

- La certitude : La personne est si sûre d’elle qu’elle pense savoir tout de ce qu’elle est.


- La peur : Elle a peur de découvrir qui elle est peut-être !...


- Une forme de mensonge : Sa personnalité ne l’intéresse pas. Là, c’est ennuyeux. Comment peut-on comprendre les autres si le rapport qu’on entretient avec soi-même est celui d’un touriste dans son propre corps ?

Pour moi, se poser cette simple question « Qui suis-je ? » aboutit un jour à l’humilité.

C’est vrai que se demander qui on EST amène forcément à se regarder dans le miroir. Et se regarder est un acte égocentré. Je n’utilise volontairement pas le mot « Egocentrique » car je trouve qu’il a une connotation trop péjorative.

« S’égocentrer » permet d’avancer, de se libérer et surtout de devenir tolérant avec les autres. Mais avant de faire un tel voyage intérieur, il faut savoir pourquoi on le fait.

En fait, il y a deux façons de se regarder :


  • La première est celle de Narcisse ou de la reine dans Blanche Neige.

L’un tombe amoureux de sa propre image et se noie ; quant à l’autre, qui était d’une grande beauté, elle finit sa vie seule, cruelle et, chose presque amusante, plus laide que tout... Elle qui voulait être toujours plus belle !...

Cette façon de se regarder n’est pas une introspection mais une contemplation excessive et solitaire qui est, dans ce cas précis, profondément narcissique. C’est une pathologie qui détruit.

  • - Alors que la deuxième façon de se regarder, celle que je vais vous exposer maintenant, est un voyage intérieur qui permet, lui, de se construire.

Je peux en parler parce que, depuis quelques années, j’ai entrepris ce travail d’introspection.

Cette deuxième façon de se regarder est celle qu’on utilise dans les psychothérapies de type analytique ou mieux (à mon sens) en psychanalyse.

Pour faire un tel voyage, il faut un bon guide et une seule valeur dans son sac à dos : Du courage !

Je vais m’arrêter un instant sur le guide car il est capital.

Le « guide » évite de s’égarer. Son rôle est de ramener en toutes circonstances sur la bonne route. Et si vous êtes peu téméraire, il vous lancera parfois des défis qui vous permettront de vous engager sur des chemins que vous n’auriez jamais osé emprunter, seul.

Il vous écoutera sans rien dire, vous laissera découvrir, puis vous amènera à réfléchir en intervenant au moment où il le faut.

Le guide vous verra pleurer, souffrir, vous égarer, vous découvrir. Il vous accompagnera au cours du voyage, sans pour autant jamais entrer dans votre voyage. Celui qui tient ce rôle devra être exemplaire et ne devra jamais se montrer familier avec vous. Il n’est pas là pour vous aimer mais pour vous guider. C’est de la haute voltige, du grand art ! Celui qui tient ce rôle doit être un excellent équilibriste.

Mais revenons au courage.

Pourquoi en faut-il pour oser se regarder ?

Parce qu’une telle aventure ressemble à une descente au centre de la terre. Au cours du voyage, il y aura des grottes obscures où l’on rencontrera monstres et démons.

Les monstres et les démons sont nos peurs, nos travers, nos défauts, nos fragilités. Tout ce que nous essayons de cacher consciemment ou inconsciemment. Tout ce que nous tentons de masquer, de gommer, nous le rencontrerons forcément à un moment ou un autre.

Croyez-moi sur parole, en descendant, j’ai eu de sacrées frayeurs et ressenti de véritables moments de honte. Et je n’ai pas fini mon voyage !

Là encore, il faut affronter ce que l’on est et réussir à accepter qu’on ne soit pas aussi vertueux qu’on le pense.

Il faut analyser et comprendre ses racines, son éducation. Pas forcément pour les rejeter mais pour y prendre ce qu’il y a de meilleur et s’éloigner de ce qui est destructeur.

Mais il n’y a pas que ça dans le voyage intérieur. On découvre aussi des mondes souterrains merveilleux à exploiter. Des mines d’or!

On remonte alors avec ce matériau à la surface et on utilise ses atouts pour avancer dans la vie. On peut franchir alors beaucoup d’obstacles. L’impossible devient possible.

Se regarder, c’est découvrir sa raison d’Être.

Je finirai par cette citation de Carl Gustave Yung qui résume bien ce que je viens de développer : « Celui qui regarde vers l’extérieur rêve, celui qui regarde à l’intérieur s’éveille. »

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